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 208         ÉTUDE SUR LES TABLES CLAUMENKES.

    La solide argumentation de Claude n'est pas épuisée;
 on le sent.
    Après avoir décrit les phases diverses de la constitu-
 tion républicaine, il est évident, toute l'économie de son
 discours le prouve, qu'il va montrer la république prati-
 quant à l'égard des étrangers la politique admise sous la
 royauté ; c'est l'ordre logique ; il n'eut eu garde surtout
d'oublier un exemple illustre que lui offrait sa propre
 famille, et l'oubli de cette mention sur la table existante
 suffit seul pour révéler une seconde lacune. Ici, par con-
 séquent, se place naturellement l'énumératiun donnée
par Tacite des individus, des peuples même d'origine
étrangère reçus dans la communauté romaine durant la
république. La partie détruite de la seconde page de la
première table disait donc, avec Tacite, que Clausus, le
plus illustre des ancêtres du prince, avait obtenu sous la
république , quoique Sabin, le droit de cité romaine et le
titre de patricien ; que les Jules étaient venus d'Albe ;
d'autres personnages fameux de Camerium et de Tus-
culum ; que l'Etrurie, la Lucanie, l'Italie entière avaient
fourni des sénateurs; que les peuples au-delà du Pô jus-
qu'aux Alpes avaient été associés au nom, à la fortune,
à la gloire de Rome ; qu'enfin plusieurs familles de noble
extraction, sorties de l'Espagne et de la Gaule Narbon-
naise, jouissaient dans Rome de tous les droits de cité
et s'y montraient pleines de dévouement à la patrie.
   Claude concluait en affirmant que la politique suivie
par les Romains à l'égard des étrangers, loin d'affaiblir
leur puissance l'avait au contraire affermie; que si Sparte
et Athènes avaient péri, c'était pour avoir repoussé les
vaincus comme étrangers, et qu'il fallait bénir la mémoire
du fondateur Romulus qui, le premier, avait incorporé
parmi les citoyens un peuple soumis.