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                       AUTOUR DE LYON.                        303

s'éteignait dans la pourpre safranée du couchant. A l'autre ex-
trémité de la circonférence, la divineHécate s'échappait du milieu
des montagnes, enflammée comme un bouclier antique sortant
de la fournaise. Jamais l'atmosphère n'avait eu plus de limpi-
dité ; seulement, sur le fond du ciel, de légers flocons de nuée
blanche, on eût dit de l'ouate disséminée, s'étendaient sans
changerde place ni d'apparence. Tout, sur nos pas, était parfum,
solitude, éclat. Nul être, hormis un rossignol, n'interrompait
îe silence ; du bord d'un bois voisin, retraite déjà sombre,
l'aimable oiseau lançait par intervalle, à travers le calme d'a-
îentour, la mélodie de ses notes passionnées. Nous nous
arrêtâmes, pareillement émus, mon ami et moi, jusqu'à ce que,
s'étant revêtu de toute sa pâle lumière, la lune eut donné
îe signal de l'universel apaisement; alors se tut la seule voix
invitée par l'Eternel à célébrer l'heure de ses magnificences.
   Bientôt nous entraînes dans Lyon et nous nous séparâmes,
mon compagnon pour retourner à son logis spleadide, moi pour
regagner ma modeste chambrette.

                                             À. PKAN.


     A continuer.,