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338 LES BEAUX-ARTS A LYON. Versailles, et fut ainsi mis en relations avec Lebrun. Celui-ci prit Audran en amitié et lui confia de nombreux ouvrages à la chapelle du château de Sceaux, dans l'es- calier de Versailles et aux Tuileries; il l'employa aussi dans ses batailles d'Alexandre : l'élève s'était si complè- tement approprié la manière du maître qu'il était très-dif- ficile de distinguer l'ouvrage de l'un et de l'autre. Audran fit plusieurs tableaux pour le prince de Furstômberg, le créateur du château de Saverne; il peignit aussi pour l'église des Chartreux quelques tableaux dont parle Florent Lecomte. Il était professeur à l'Académie de peinture lors- qu'il mourut. Quelques estampes, entre autres celles dont il illustra le roman de Daphnis et Chlbé, n'autorisent pas à placer Claude Audran au nombre des graveurs ; ses deux frères Germain et Gérard se sont plus spécialement adonnés à la gravure. Parier de Gérard Audran maintenant ce serait commen- cer par la fin l'histoire de la gravure au dix-septièmè siècle. Nous ne nous proposons pas , d'ailleurs, de répéter simplement les biographies des artistes célèbres que le plus souvent leur naissance seule rattache à Lyon ; nous voudrions constater l'état vrai des arts à Lyon, et c'est dans l'histoire de notre ville que nous devons, comme nous l'avons fait pour la peinture et l'architecture, étudier la gravure. Si nous rencontrons plus d'un artiste dont la corporation a absorbé l'individualité, nous constaterons du moins qu'au dix-septième siècle est maintenue la répu- tation que la gravure lyonnaise avait acquise au seizième siècle ; et que les maîtres lyonnais sont même les premiers qui taillent sur cuivre, et aident à la rénovation de la taille-douce (