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LE BOUQUET FATAL. 163 C'est ainsi que furent célébrées leurs fiançailles et qu'ils s'ai- mèrent sous les regards de Dieu et de leur mère. VFII Ce ne fut qu'au milieu de l'automne que les dames de Vai- iouise quittèrent leur chalet. Elles y passèrent la plus grande partie du mois de novembre. L'arrière-saison était admirable et Solange put jouir de ses magnificences. Ce ne fut qu'aux premiers givres glaçant les dernières feuilles que les voisines du jeune docteur rentrèrent à la ville. Remy, à qui la certitude de son bonheur avait rendu l'ambi- tion d'autrefois, se préparait avec ardeur au concours de l'agré- gation. Le titre de professeur agrégé à la Faculté de Paris lui ouvrait les perspectives d'un avenir sûr et brillant, et tout fai- sait présager qu'il serait un des premiers élus. Son mariage avec Solange avait été d'un commun accord fixé au terme de cette épreuve. Les secrètes prudences du médecin avaient pesé pour beau- coup dans la décision de cet ajournement, qui devait conduire nos fiancés jusqu'aux premiers jours du printemps prochain ; à cette époque aussi, Mme Dorbray devait quitter sa province pour venir assister aux noces de son fils et séjourner à Paris pendant la plus grande partie de l'année. Son cœur maternel s'était associé dans une large mesure aux joies du dénouement qui fixait irrévocaMement la destinée de son fils. Elle voyait là le doigt de Dieu et le couronnement, de sa vie si modestement mais si cruellement agitée. On comprend mieux qu'on ne peut l'exprimer tout le bon- heur qui remplit les jours de Solange et de Remy depuis cette mémorable mit où leur sort fut décidé. Un immense apaise- ment se fit dans leurs cœurs et cet état de quiétude passionnée dans laquelle ils vécurent fut pour eux une source d'enchante- ments toujours renaissants.