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                  DC BBOIT ITALIQUE A LYON.                  '133

 réprimé sévèrement, et le Consulat avait complètement
 perdu son organisation essentiellement démocratique du
 XIIÃC siècle, quand Charles VÃII vint compléter sa trans-
 formation, en accordant aux échevins lyonnais, par un
 édit de décembre 1495, la faveur d'être anoblis par
 l'exercice des fonctions municipales, Ce privilège était
 sans doute la juste récompense de services réels, et l'on
 ne saurait trouver ailleurs une source plus honorable de
 la noblesse. Mais il est permis de douter si les membres
 du consulat eurent vraiment lieu de s'en féliciter. Le
dédain de la noblesse chevaleresque, aussi bien que la
jalousie de la bourgeoisie et de la classe populaire leur
firent payer cher cette nouvelle prérogative. Ils formèrent
 ainsi, pendant de longues années, une caste moyenne qui
eut de la peine à faire oublier sa modeste origine (1). Dès
ce moment aussi, les honneurs municipaux devinrent,
encore plus qu'auparavant, l'objet de vives ambitions. La
ville n'en fut pas mieux administrée, et c'est même, à cette
époque, que nous voyons s'élever entre le Consulat etles
corps de métiers ces violents débats qui remplissent les
pages de l'histoire de Lyon, au xvi8 siècle (2).
    Toutefois, si le privilège créé par Charles VIII pouvait
rendre le Consulat suspect à la classe populaire, il n'en-
levait rien à l'égalité qui existait entre tous ses membres
et les rendait, à un même degré, vivement soucieux des
intérêts de la commune. Cette égalité disparut quand, un
siècle plus tard, Henri IV vint, par son édit du mois de
décembre 1595, reconstituer la municipalité lyonnaise
sur le modèle de celle de Paris, en réduisant le nombre
des conseillers à quatre échevins, présidés par un prévôt

  (1) V. notamment Saint-Julien de Baleure, Histoire des Bowgon-
gnons. p. 143.
  (2) Clerjon, Uktoire de Lyon, t. IV, p. 182, 203 et s