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458                       AUTOUR DE LYON.

   — Jetez aux orties votre latin turres et prenez mon celtique
tor, hauteur, suivi â'inc ou ing, finale germanique imposée par
un chef de Lètes, de Burgondes ou de Franks. Thurins, en effet,
s'appelle Torinc-m vers 1075 (1). Nous retrouverons plus d'une
fois cet élément tor, le Lyonnais étant surtout une région mon-
tueuse.
   — C'est dit.

   — Brindas, au*m c siècle Briendas, au xive Briandas! (2).
   — Par ces formes Briendas et Briandas, il est facile de re-
tourner logiquement à la contexture gallo-romaine Brigenta-
gium et, par introduction de la sonore, Brigendagium. De ce
groupe est sorti Brien-das, au moyen d'une double suppression
de lettres : d'abord par syncope du g de Brigen, comme de Bri-
gantione, Bri-ançon ; ensuite par apocope d'une partie de la
finale tagium, comme de Theodaxium ou Theodagium, Thi-ais,
du Lot.
   Brigendagium, groupe gallo-romain, mène au groupe celtique
Briginteagh, Brigentigh, lequel, ramené à ses deux éléments
constitutifs Brigin-teagh, donne < de Brigins ou Bressans de-
                                    •
meure. » Ainsi, Brindas et son territoire eurent pour premiers
occupants des colons venus de la Brigie, Briginus saltus et
pagus (3).
   Teagh, tigh sont une finale déterminative fréquente de la
terre celtique : Aven-fôcws, une ville des Séquanes, et l'Aven-
ches des Helvètes (4); Agan-ftcwm, Gm-ges, de l'Héraut, Agin-
dicum, gr. Ays-faxàv, Sens (8); Vria-ticum, Uria-^e, de l'Isère (6);

   (1) Cart. deSavig., ch. 761, an 1075.
   (2) Ponillés du diocèse de Lyon des xni« et xrv« siècle».
   (3) Appendice, lettre A.
   (4) « Du lac-habitation » : gaël. et cymr. abhainn, aven, lac, amas ou
abondance d'eau.
   (5) « A ou sur hauteur-demeure » : gaël aighe, colline, élévation ; —
suff. ain.
  (6) « De l'eau de source-demeure » : us, uris, eau de source, mot de