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là CAISSE D'ÉMRGKE DE LYON. 393 faut pas le faire rougir de sa lutte contre la mauvaise for- tune; il faut qu'il vienne non-seulement volontairement, mais encore avec facilité, avec joie, et que nul ne pénètre Je secret de ses combats. Le Conseil comprit cette pudeur des travailleurs et on se mit en mesure d'y faire droit. Le 27 février 1858, les directeurs arrêtèrent définitivement la construction d'un hôtel. Cette question, qui avait préoc- cupé les Conseils précédents sous la présidence de M. de Coutance, fut étudiée avec le plus grand soin par une Com- mission composée de MM. J a m e , le président, et de MM. Ponson, Troccon, Luc et Gayet. Un terrain d'une superficie de 200 mètres fut acheté à l'angle de la nouvelle rue de la Bourse et de la rue Gentil, au centre de la ville et au milieu du quartier des affai- res , afin que l'établissement fût aussi bien à la portée de la population laborieuse des quartiers de Vaise et de Saint-Just que de celle de la Guillotière et de Perraehe. On sait que la Croix-Rousse a une Caisse d'Epargne. Cet emplacement n'est pas vaste, on peut même le trouver exigu; mais on connaît le prix élevé des terrains au centre de Lyon. Ce lot n'a pas coûté moins de cent mille francs. Ce prix excessif indique suffisamment qu'il était impos- sible d'acquérir plus de surface dans une position si cen- trale et si en évidence. La construction devait s'élever à un chiffre égal ; c'était donc -un capital de deux cent mille francs que la Caisse d'Epargne consentait à immobiliser. Cette somme était une garantie de plus pour les déposants. Hâtons-nous d'ajou- ter qu'elle ne provient nullement de l'intérêt prélevé sur les dépôts, mais d'une partie de sa dotation formée et aug- mentée par des souscriptions volontaires et les dons gé- néreux des citoyens. L'-exiguité du terrain, que nous sommes les premiers à déplorer, a conduit à superposer les différents services. Au rez-de-chaussée, élevé de quelques marches, se trouve