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18 LES BEAUX-AETS A LYON. déjà acquis une grande renommée en Italie, lorsque Louis XIII, dont il était pensionnaire, l'appela en 1627 pour occcuper la place de premier peintre du roi. Vouet comprit qu'à la société dévote, précieuse et maniérée de la cour de France et de l'Hôtel de Eambouillet plairaient des types délicats, un dessin spirituel et joli, des tableaux à effets de couleur. Son habileté dans l'art décoratif et sa fécondité d'invention devinrent les causes d'un immense succès : surintendant de la peinture, grand personnage, appelé à donner une direction aux beaux-arts, Vouet sacrifia la nature à la convention, le sentiment à l'effet. Lorsque Lebrun obtint en 4662 la place de premier peintre du roi, les goûts étaient changés : Louis XIV ai- mait la pompe, l'apparat ; il demandait à son peintre d'étonner, de frapper par la grandeur de l'ordonnance, le mouvement des compositions et la fierté des attitudes. Admirateur passionné des Carraches dont il cherchait à reproduire la vigueur emphatique, doué d'une activité d'invention surprenante, habile à faire contraster les groupes dont il animait ses grandes compositions décora- tives, préparé par de fortes études archéologiques, Lebrun créa la peinture académique. Sa domination sur les arts fut encore plus absolue et plus complète que n'avait été celle de Vouet : elle s'étendit à toutes les industries lors- que nommé en \ 667 directeur des Gobelins, établissement où l'on fabriquait non seulement des tapisseries mais encore des mosaïques, des pièces d'orfèvrerie et toute espèce d'ornement de sculpture et d'architecture, il put s'imposer comme le dispensateur de tous les types et le régulateur de toutes les formes. A Vouet se rattache François Perrier (1), peintre et (1) Voir d'Argenville, Abrégé de la vie des plus fameux peintres,