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426 LES BEAUX-ARTS A LYON. l'histoire de la gravure à . Lyon au dix-septième siècle (1 ). Le modèle, presque uniforme, de ces frontispices est ce- lui-ci : la partie inférieure est un soubassement au milieu duquel est l'écusson qui renferme le nom du libraire ; des colonnes ou des pilastres encadrent latéralement le titre du livre; et, pour rompre ce que ces colonnes ont de raide, des figures symboliques, ayant en général trait au sujet de l'ouvrage, sont placées en avant des colonnes et les masquent parfois presque totalement ; la partie supérieure est un fronton mutilé plus ou moins orné, plus ou moins contourné, accompagné d'anges aux formes arrondies et très-accusées et d'un motif central. Rarement le dessina- teur échappe à l'influence de l'architecture jésuitique (2), et cela était inévitable, car l'activité de la librairie est produite par les jésuites, qui donnent l'impulsion à ce mouvement religieux du dix-septième siècle et le diri- gent : ce sont les ouvrages des Pères de la Société de Jésus qui occupent les presses des imprimeurs lyonnais, et les plus belles éditions sont pour eux. Les graveurs les plus en renom étaient mis à contribu- tion. Ainsi un beau frontispice (3) a été composé et gravé par Lasne pour Louis Prost : le titre du livre, in-folio, est « Leonardi Lessii de Justitiâ et Jure, ete., sumptibus Ludo- (1) Le musée industriel possède une collection de ces frontispices : c'est à ce recueil que nous renverrons, en poursuivant l'histoire des graveurs du dix-septième siècle. — Nous l'avons déjà mentionné à propos des graveurs sur bois du seizième siècle. (2) Ainsi la même disposition architecturale que nous signalons pour les frontispices se retrouve dans l'autel en marbre de la pre- mière chapelle latérale, à droite, à Saint-Bonaventure. (3) N" 44 du recueil. Lasne, né à Caen, est mort en 1667, au Lou- vre, où il avait logement comme graveur ordinaire du roi. — Voir Renouvier. II, 130.