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                LA CAISSE D'ÉPARGNE DE LYON.                399

Mairie, à la Recette générale, au Mont-de-Piété, aux Bu-
reaux de bienfaisance, même à la porte des théâtres et des
hôpitaux. C'est un malheur auquel il est difficile d'apporter
remède ; c'est à celui qui attend à s'armer de patience.
   Mais c'est là une vertu peu commune et l'observateur
aurait plus d'une étude à faire sur le vif en présence des
rivalités, des compétitions, des ruses de tous ces gens pres-
sées et affairés qui pour arriver avant leur tour déploient
 une diplomatie digne de Figaro. Les femmes, surtout,
s'entendent admirablement à cette guerre de surprises, de
contre-marches, de feintes et d'embuscades, grâce aux-
quelles, lasses de faire le pied de grue, elles espèrent ga-
gner une heure ou deux, malgré la vigilance du surveil-
lant chargé de maintenir le bon ordre dans la foule et
de défendre le droit de chacun en particulier.
   Il y a là, parfois des scènes d'un haut comique et dignes
du pinceau d'un peintre comme de la plume d'un roman-
cier.
   Les travaux de construction, confiés à l'artiste que nous
avons nommé, furent menés avec intelligence et rapidité.
Commencés au mois de mai 1858, ils furent terminés au
mois de juin 1859. Treize mois avaient suffi pour les con-
duire à bonne fin et pour permettre au service de s'ins-
taller dans les bureaux.
   Il fallait une administration active et un président éclairé
pour qu'une semblable entreprise pût être conduite aussi
rapidement. Elle a été conçue avec sagesse, menée avec
économie. L'œuvre matérielle fait honneur à M. Charvet,
son brillant architecte, l'œuvre morale fait l'éloge de ses
administrateurs si dévoués et si désintéressés. Elle a reçu
l'approbation des hommes éclairés, elle a la confiance de
la population ; elle doit être hautement louée, car elle fait
humblement et modestement le bien.
                                       AIMÉ VINGIRINIER.

    21 août 1870.