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• 380                    LA GRANDE-CLAIRE.

  que Le Nôtre aurait pu donner des conseils relatifs aux
  embellissements de la célèbre villa. Il est à présumer
  que, de 1680 à 1690, des travaux furent entrepris ; en
  effet, entre la fontaine et une porte donnant entrée dans
  un petit oratoire, entièrement détruit, on remarque une
  ouverture à plein cintre, sans aucun style, sur la clé de
  voûte de laquelle est gravée la date de 1687, et au dessous
  une espèce de sigle qui est resté pour moi une énigme
  épigraphique.
     Pierre Fuselier, marchand de dorures, rue Quatre-
  Chapeaux, fit l'acquisition de la Grande-Claire, et mou^
  rut en 1738, à l'âge de 52 ans, laisant un héritage de
  près de 500,000 livres, fortune très-considérable à cette
  époque. Il eut deux garçons et deux filles, dont l'une
  épousa un sieur Dareste, conseiller à la cour des monnaies,
   et l'autre, qui portait le nom de Sophie, devint la femme
   d'un Térasse de Tessonnet. Elle était remarquable par
   sa beauté, et l'on voyait son nom gravé sur plusieurs
   arbres de ces jardins. Charles-Jean de Combles (1), l'au-
   teur de la tragédie de Caquire, de VAlmanach caqueret
   et de quelques autres énormités semblables, chanta les
   attraits de Sophie. « Une chanson très-célèbre à Lyon
   « est celle qu'il fit pour MUe Fuselier ; il est impossible
   « de la donner dans son intégrité. Citons seulement
   « quelques vers des moins décolletés (2), pour donner
   « une idée de ce genre, qui divertissait une génération
   « moins prude que la nôtre.
             Pétrarque a célébré la belle Laure,
             Quand il chanta ses amoureux regrets.

    (1) Charles-Jean de Combles, né à Lyon, en 1735, mort dans la
  même ville, en 1803.
    (2) Je ne sais pas si l'auteur de la notice sur de Combles n'aurait
  pas dû remplacer le mot décolleté par déculotté ?