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LA GRANDE-CLAIRE La rêverie reporte souvent mon esprit au temps de ma jeunesse : j'aime à me promener dans le bois de la Tête- d'Or, dans les prés de l'Académie et de la Part-Bien, à la Guillotière (1), dans les îles Lambert ou de Vassieux, à Saint-Clair (2), dans les saulées de la presqu'île de P e r - rache, etc. Un jour — 1869— ma fantaisie rétrospective m'avait transporté sur les bords de la Saône, à Vaise, et, parvenu vers la plaine de Vacque, je contemplais, en esprit, l'ancienne maison de la Grande-Glaire. Ses ma- gnifiques ombrages me ravissaient et, laissant de côté le vallon de Rochecardon, avec son château et son pigeon- nier, je n'allai pas plus loin et je fis une station en face des arbres gigantesques qui attiraient si pittoresque- ment mes regards. Mais à la rêverie succéda le réveil, et (1) Les prés de l'Académie, ainsi nommés parée qu'ils appartenaient à l'École vétérinaire, laquelle garde encore, dans les classes populai- res, le nom d'Académie. Ce nom provenait de ce que la susdite école avait été fondée par Bourgelat, directeur de l'Académie d'équitation. Elle a eu longtemps son siège à la Guillotière, dans le voisinage des prés en question, qui faisaient partie de son domaine. (2) Ces îles, situées dans les terrains avoisinant aujourd'hui la gare de Genève, à Saint-Clair, étaient connues sous le nom d'îles Lambert et Vassieux ; mais dans plusieurs actes manuscrits consultés par moi pour ma notice sur le territoire de la Tête-d'Or, j'ai toujours lu : les îles Lambert ou de Vassieux. En effet, elles ont appartenu à une fa- mille Lambert, et se trouvaient situées au-dessous du hameau de Vassieux.