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356 LES BEAUX-ARTS A LYON.
douleur, tableau dont le dessin était d'une grande beauté,
suivant Clapasson, et qui avait été exécuté pour Panthot,
ami de Lebrun; dans l'église de l'Hôtel-Dieu, était une
Purification de la Vierge, magnifique toile qui a été g-ravée
par Benoît Audran ; dans l'église des Carmélites on voyait
une Descente de croix semblable à celle qui était dans
l'église des Jacobins à Paris ('!).
Mais Lyon n'offrait pas un assez vaste théâtre à Lebrun ;
il a montré, d'ailleurs, qu'il avait un courag'e égal à son
ambition, car jamais peintre n'a été plus occupé, plus
assailli, plus convié à de gigantesques travaux, et cepen-
dant il a suffi à tout. Arcs de triomphe , fontaines, caria-
tides, guirlandes, médaillons, ornements, il n' y a pas un
détail dont ne se soit occupé le Jules Romain français ; et
depuis '1662, époque où il fut nommé premier peintre du
roi, il s'est imposé à tous les artistes, peintres, sculpteurs,
graveurs, orfèvres, ébénistes : son nom remplit la seconde
moitié du dix-septième siècle.
C'est dans la sphère d'attraction de Lebrun que nous
rencontrons Vivien et les Audran.
Joseph Vivien (2), né à Lyon, en 1657, partit fort jeune
pour Paris, où il étudia sous Lebrun. On ne cite de peints
à l'huile par Vivien que deux tableaux : une Adoration des
rois qui fut, le mai de 1698, offert à Notre-Dame par les or-
fèvres de Paris, et un tableau représentant la famille de
M. de Rhode. Vivien, en effet, abandonna de bonne heure
la peinture à l'huile pour se livrer au pastel. Il y réussit
admirablement ; ce qui fait dire à Florent Lecomte « que
la France peut se vanter d'avoir en lui le Van-Dyck du
(1) Voir Clapasson, Description de Lyon, 53, 154, 185.
(2) Pernetti, 11,249;— Dargenville, IV, 304;— Gault de Saint-Ger-
main, 156;—Florent-Lecomte, III, 288;— Histoire des peintres, par
Charles Blanc, appendice, p. 17.