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LES BEAUX-ARTS A LYON. 357 siècle pour le pastel. » Pensionnaire du roi, conseiller à l'Académie, Vivien a joui d'un beau succès. Il mourut en 1 735 à Bonn en allant porter à l'électeur de Cologne une immense composition renfermant plus de vingt figures, exécutées au pastel, sur la demande de l'électeur : ce tableau est connu sous le nom de la Famille électorale de Bavière (Audran a gravé le portrait de l'électeur de Bavière et celui de l'électeur de Cologne). Il est merveil- leux que Vivien ait entrepris de rendre au pastel de si grandes compositions : on sent bien là le caractère de ce siècle de Louis XIV où il fallait que l'art, partout et tou- jours, eût quelque chose de pompeux et d'extraordinaire. Les portraits de Vivien que possède le Louvre montrent que l'artiste entendait le pastel comme une véritable pein- ture à l'huile : ce n'est pas ainsi que plus tard Chardin et Latour ont compris le travail de ce charmant crayon. Il n'y a pas chez Vivien de ces empâtements, de ces tou- ches brusques et exagérées qui donnent la vie et l'origi- nalité et produisent tant d'effet quand on regarde de loin un pastel. Rien dans l'histoire de Lyon ne rappelle Vivien qui a passé toute sa vie à Paris. Il en est de même de Claude Audran, né à Lyon en 1 644 et mort à Paris en 1683. Il quitta Lyon en 1658, après avoir reçu de François Perrier, de son père Claude Audran, graveur, et de Vinrix (1) les premières notions de l'art. Il travailla d'abord avec Evrard au château de (1) Florent-Leeomte, III, p. J24 —Voir encore sur Claude Audran : Félibien, IV, 296—Dargenville, IV, 136--Gault de Saint-Germain, III. On'trouve mentionné dans la Description de Lyon de Clapasson, p. 156, un tableau de Honasse, le condisciple d'Audran et l'un des meilleurs élèves de Lebrun ; mais il n'y a aucune œuvre de notre com- patriote Audran dans les églises décrites- 24