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                   ÉTUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS.                          315

       Marchands, ne trompons pô, vindons in confiensa ;
       Baillons de noutron pan à l'indigint hontou,
       Noutron bras ou manchot, noutron piouboïtou ;
       Séions lo protecteur de l'orphelin timido,
       L'appui dou malhérou, de l'aveuglio lo guido.
       Pinsons qu'in tian de fred o ne fa guère bon
       D'être com'e n'y a tant sin pan et sin charbon.
       Par tôt ce qu'est soffrant montrons-no accessiblos;
       Que gliou accint pitiou a noutros cueurs sinsiblos,
       Ârrachaïse un soupi, segu de quoquedon,
       Que no vaudra unjor un genèrou pardon !

  Voici, du même, un chant naïf, mieux fait, ce me semble,
pour s'adapter à cette langue simple dans les expressions
comme dans les idées; il est intitulé :

            LA PRIÈRE DU MATIN DE LA FERMIÈRE
                                 Cantique.
                         Am : Bénissons à jamais.
   Bénissons de lot cueur                  A cell'horajc préio
   Lo Seigneur que nos écliaire;           O mon Dieu, par mon grou (1),
   Bénissons de tôt cueur                  Par noutre gints, par tous ;
   Lo Seigneur din sa grandeur.            A ta bontô je créio.
                                                Bénissons...
   Los bicnhéroux, los anges,              Fais que toujor je veïa
   Tôt c'qu'est bon, c'qu'est biau,        Z'uets, bur'in mon pani ;
   L'omo coma l'isiau,                     Et, din mon laïtagi,
   Rediont tous se luanges,                Lait, fromag'et bureïa.
       Bénissons, e t c . . .                   Bénissons.. .

   Ou cier et din tôt lieu                   Fais jitôlez avenue,
   Relut sa majestô;                         Lo fromint, le prôriais,
   Tôt nos dit sa bontô ;                    Coflô los momains naïs,
   Al est grand, al est Dieu.                Qu'attindont noutre benne,
       Bénissons...                             Bénissons...

 (1) Noutron grou, mon z'omo, mon époux.