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316 ÉTUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS. Fais boquelô lotrioulo, Conserva la churotta, Moilli par retroblô, Et la vach'ct lo viô ; Sôtre à tian dit lo blè , Que lo lait dou popiô (2) Et bussô lo revioulo ( l ) . Jicli'à plena sillotta (3). Bénissons... Bénissons... Gôrda no de timpête, Bailli no ta rosô Et fais no reposa Bien de dïming'etfête. Bénissons , c t e . . . Cette simple ébauche d'une muse qui essaie timidement ses ailes à peine duveteuses, me met tout naturellement sur la voie pour parler d'un autre poète patois, barde vé- néré d'une localité voisine, Roquille, de Rive-de-Gier, le Birmingham (après Saint-Etienne toutefois) de la France, et la deuxième ville en ordre du département de la Loire. Le patois de cette partie de la Loire est peu différent du pa- tois du Lyonnais. A proprement parler, une zone taillée dans ce département, de Rive-de-Gier à Montbrison, en passant par Saint-Chamond, doit être comptée pour une annexe du Lyonnais, avec lequel elle a la plus grande ana- logie autriple point de vue des mœurs, usages et coutumes, autant que de l'ethnologie des habitants. Le langage n'y diffère que par quelques changements dans le mode de pro- nonciation de certaines consonnes, l'usage plus fréquent du tch et du dj, par exemple. Quant à la construction gram- maticale, elle est toute romano-lyonnaise, et à ce point de (i) Revioulo, regain, second foin. (2) Popio, trajon, pis de la -vache ou de la chèvre. (3) Petit vase de bois à traire le lait.