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300 AUTOUR DE LYON. sur cet épanouissemement une légère teinte de tristesse, et je l'entendais qui murmurait en se détournant : — Chaponost ! Chaponost ! — Qu'avez-vous, lui dis-je, à démêler avec Chaponost ? c'est un lieu d'aspect charmant ou t pour peu qu'on y jette les yeux, on souhaite de planter sa tente : une maisonnette et deux ou trois hectares alentour. Mais je dois respecter votre douleur, vous semblez avoir laissé dans ce paysage, si calrne et si recueilli de la banlieue lyonnaise, un de ces souvenirs dont le poids oppresse toute une vie. — Nullement. Mon opinion sur cette localité ne diffère pas de la vôtre. Pour être sérieux, le motif de mon inquiétude n'est pas de ceux qui troublent une existence entière; il s'agit pourtant, mon ami, de l'honneur de la langue latine. — Bah! — Oui, depuis plusieurs années, j'ai trouvé de Chaponost une étymologie irréfutable, fondée sur le latin, le latin pur ; j'en ai pesé les syllabes, ressassé les lettres, mais je redoute les coups de cette massue celtique dont vous êtes armé. Puis-je savoir si, à l'aide de Pietet, de Legonidek, de Zeuss et consorts, vous ne par- viendrez pas à réduire en poudre lafillechérie de mes réflexions? — Cettefillechérie se dérive ? — Je vous le dirai, lorsque vous m'aurez fait connaître votre pensée. — Moi, je ne m'en connais aucune. Tout au plus, ai-je donné quelque attention à la désinence ost, qui, en certains noms, rem - place la finale acus, en d'autres la terminale oseum, oscus, osca, esca, en d'autres enfin, la syllabe os ou la simple voyelle o, der- niers démembrements de cette terminale : ApinosJ, Appiniacus, Apinaros; Wwst, Noioscum, Neoscum, Noescum; Chambosî, Cam- boscMs ; Bibost, Bishochus ; Beynost, Bayno, Beyno, Beyuau (1) ; (1) V. Cartul. de- Savig. — Pouill. du diocès. de Lyon. — Mazur. de l'He-Barbe.