Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
296                        AUTOUR DE LYON.

  — Sans doute, Yvours. Etudions-en le nom à l'aide de l'ins-
cription encastrée, le haut en bas, à l'angle oriental des murs
extérieurs du château :

                   MATRI [ H S AVGVSTI [s]
                          EBVRNICI [s]
                   L. JULIUS SAMM \_ilvs, onivsï]
                               ET

   « Aux Mères Augustes Eburniques Lucius Julius Sammilus ».
   Eburnici nous donne l'ethnique Ebournek, qui, s'i! est privé
du suffixe ek, se réduit à Ebourn. Durant la période gallo-ro-
maine, Yvours se nommait donc Ebourn, lat. Eburnum, forme
identique à'Ebirnum pour N-ebirnum, Nevers, de la table de
Peutinger (1). Dans Nevers et dans Yvours l's est d'introduction
récente. Au temps du Président Bellièvre, on écrivait Ivor et
Ivoir-e, formes conséquentielles ; l'allongement de la voix porté
sur er ayant dû rendre insensible la prononciation du groupe
final num : Vernum, Ver des environs de Chartres, hibernuœ,
hiver, Nebirnum, Nevers, etc.
   Cherchons maintenant l'élément formateur. Ici, nous allons
nous heurter à deux hommes d'un très-grand mérite : Zeuss et
Mr. de Boissieu. Le premier met en avant ibur forme à'ibar et
iubhar, if, sachant sans doute que, dans plusieurs contrées do
la Gaule, des bois d'ifs ont laissé les noms ù'ivrée, Ivraie, Ivory,
Ivoire, etc. (2) ; le second, de son côté, suppose un établisse-
ment d'artistes en ivoire, appelés par le voisinage de Lugdunum,
cité riche, populeuse, déjà vivifiée, comme le démontrent ses
monuments épigraphiques, par de nombreuses industries (3).
   Ni l'une ni l'autre de ces opinions ne me semble Tinterpréta-
tation vraie du topique Ebour-n. A tous les lieux gaulois, à tous
les établissements de peuples celtiques où s'accole l'innombrable

   (1) lab. Peuting., Scgm. I; «dit. Maury.'
  (2) V. entre autres, L. Delacroix, Alaise, et Séquanie, p. 54.
  (3) M. A. de Boissieu, Inscript, antiq. de Lyon, n» XLV.