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                          AUTOUR DE LYON.                           297

ebur, ebor, abar, la carte, inflexible à la façon des chiffres,
montre une jonction de vallées avec cours d'eau, une embouchure
dans la mer ou dans un lac, un retour de bras de fleuve au
courant principal : is&wodunum, F w d u n ; isôor-acum, York ;
I?ôrocalum, Ziôreuil; Avar-icam; Ebir-daa, N - e w - s ; Ebur-a
Evor-a., ville déjà très ancienne à l'époque de Sertorius, proba-
blement fondée par les Celtes, après leur invasion de l'Ibérie, et
pouvant se donner un certificat d'environ 4.000 ans. Notre
radical, vous le voyez, jouit d'une vieillesse passablement res-
pectable. Ayant indiqué ses origines dans la Revue du Lyon-
nais (1), je n'y reviendrai pas. Yvours s'y rattache par le nom,
le nom par la situation : à un confluent, celui de la Mosche ou
Moche (2) ; à un débouché de bras navigable, lône aujourd'hui ;
à une limite considérable enfin. En raison de ces particularités,
j'ose faire d'Yvours le centre d'un clan ou pagellus d'où ressor-
tissait l'établissement de Pierre-Bénite, et, voyant dans ce dernier
nom le reste indicateur d'un ensemble de monuments mégali-
thiques disposé sur une frontière, y relier le culte des déesses
Mères.
   Ces déesses furent les protectrices de l'abondance et, par une
conséquence naturelle, de la navigation, une des grandes sources
de la richesse : des rames et des proues de navires les symbo-
lisent en même temps que des corbeilles de fruits. Sous le nom
de Mairae, de Matres, d'Aufaniœ, etc., on les invoquait comme
des divinités bienfaisantes (3), Leurs monuments sont placés
aux abords des lieux où se font périodiquement les transactions,
aux rives des fleuves et des rivières navigables, aux confins des
peuplades, partout enfin où s'effectuent l'échange et le transport
des denrées.
   Dans cette hypothèse, tout trafiquant par le Rhône venait à
Ebourn supplier les Mairœ de lui accorder une navigation heu-

   (i) Rev. du Lyonn., série 3, t. II, pp. 797 sq.
   (2) Moiica, petite Meuse 2
   (3) Sur ces divinités, v. Origin. de Lugdunum, dans la Revue du Lyon-
nais, nouvell. sér., t. XXX, pp. 36 sq.