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290 AUTOUR DE LYON. i'Ovillaniœ, Ovilaniœ « les bergeries», d'ovile, étable ou parc à brebis. De même, Aviliacus, Auvilliacus, Aulliacus, sont pour Oviliacus, Ovilliacus « de bergeries-endroit ». Y a-t-il là oui ou non des moutons ? — Cet ovile où vous triomphez m'a longtemps séduit ; au- jourd'hui je suis fortement tenté de lui opposer l'appellatif abel, avel, iavel, iauvel, fait du vieux français, abe, epe, eppe, eve, iave, auve, eauve, iauve, eau, et désignant, soit des arbres rivulaires, soit des terrains imprégnés d'humidité, soit des réunions de cours d'eau, de biefs, de bras de rivières: sens très- convenables à nos localités, à Oullins par exemple, sis à la jonction de l'iseron et et du Rhône. Débarrassés de leurs finales, Avel-facw, Avil-iacus, Auvil- iacus, Auvill-&n\& sont de francs synonymes du moulin de Javell-e pour lavell-e du département de la Seine; de Vaubell- us (1), ancien français aubel, aubeau (2), aune; de Vabel, peuplier noir (3) ; de Yaubue, auvue, terre aquatique (4) ; de Yauw-ière, vivier, pré bas et entouré d'eau (S), etc. — Quelle serait donc, selon vous, le point de départ de ces divers mots ? — Le latin aqua, lequel manifestant de bonne heure sa ten- dance à se labialiser, est devenu l'analogue du védique âpa, déjà construit en dvî-p«, persan âou-âb « terre entre deux eaux » ; du zend aph-s, eau ; du gothique ahw&, liquide ambiant ; des rivières et sources de la Grèce antique, ks-op, As us, eus,En-ip Agann-^pe-e, G&rg-aph-ie ; du lat. uv-ta, wt'-idus et des fleuves de l'Italie, 4u/-idus, ^«/-ens, Ow/-ens, aujourd'hui 0/-ante, etc. — Soit. Mais j'ai de la peine à laisser là mes chères brebis. Reprenons néanmois notre route. Dieu juste ! elle nous mène en terre promise, à : (1) Ducange, s. v°. (2) Roquefort. Glossaire de la langue rom., v. Aubeau. (3) Landais. Dicf. gêner. $e la lang. fr., v. Abel. (4) Buffon, Hist, Hat., t. I, p. 6 1 , édit. Adam. (5) Roquefort, id., v. ameière.