Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
274                   LES BEAUX-ARTS A LYON.

la fin du siècle dernier. Les contours de l'œuvre première
de Blanchet sont tout ce qu'il y faut chercher aujourd'hui.
Les peintures qui décoraient la grande salle, sur la façade
des Terreaux, ont été complètement détruites par l'incen-
die de 1674 (1). Il ne reste donc trace des immenses tra-
vaux exécutés par Blanchet à l'Hôtel-de-Ville que dans les
salles de l'aile nord. La salle du coin dite de Henri IV
avait été endommagée par l'incendie ; le plafond qu'on y
admire n'est pas le plafond primitif, c'est le plafond tel
qu'il avait été restauré par Blanchet. Deux autres salles
dites du Consulat et de la Conservation, qui sont séparées
de la salle Henri IV par un vestibule et une antichamhre,
ont conservé leurs belles proportions et la richesse de leur
décoration ; c'est là qu'il faut chercher les preuves du talent
de Blanchet comme peintre décorateur. Et encore faut-il
pour la salle de la Conservation faire de larges réserves,
car le plafond peint par Blanchet sur une préparation à la
détrempe était tellement ahîmé et écaillé en 1816 que
l'Administration le fit restaurer (2). Quelque habile que se
soit montré Eeyneri, peintre de Paris appelé pour ce travail,
à s'assimiler le faire de Blanchet et à reproduire le coloris
et les effets de perspective aérienne, ce n'est plus l'œuvre
originale que l'on a sous les yeux. E t cependant, après
avoir visité les peintures de Blanchet à l'Hôtel-de-Ville,


   (1) Il doit exister à l'Hôtel-de-Ville une esquisse de l'ancien pla-
fond de la grande salle, tel qu'il avait été composé par Blanchet. Au
reste, M. Monfalcon dans son Histoire monumentale de Lyon, II,
p. 202 et suivantes, a complètement décrit les décorations extérieures
et intérieures de l'Hôtel-de-Ville d'après les écrivains du temps.
   (2) Voir le supplément au Journal du département du Rhône, du 30
mars 1816. — Ce supplément n'a été publié que pour rendre compte
de la restauration de ce plafond : Royneri, peintre parisien à qui fut
confiée cette tâche, est l'auteur des Adieux de Coriolan a sa famille.