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270                            POÉSIE.
      De leurs bras vigoureux, à l'envi s'entr'aidant,
      Ils martellent des blocs de fer, d'acier ardent.
      Voici Lorette encore ; Âssailly dont l'usine
      En matière fondue égale sa voisine ;
      C'est là que, pour la guerre ou pour armer nos forts,
      On coule des canons et leurs puissants supports,
      Les aciers apprêtés pour la coutellerie,
      Pour les outils, les coins et la quincaillerie.
      Enfin le train s'arrête ; et voilà Saint-Chamond,
      But de notre voyage; élançons-nous d'un bond
      Vers ces nobles gérants, à l'âme bienfaisante,
      Affables.... A tous deux viens que je te présente.

      Quel accueil enchanteur ! ainsi je suis heureux
      Qu'ils aient si bien compris nos désirs et nos vœux.
      Des ateliers ils vont examiner l'ouvrage,
      Restreindre ou prodiguer à chacun leur suffrage ;
      Puis, en se retirant, les voit-on satisfaits?
      A l'éloge, parfois, ils joignent les bienfaits !

      Avant de commencer nos courses fortunées
      Dans l'enceinte, admirons ces quatre cheminées,
      Audacieux géants se dressant dans les airs,
      Et bravant, enflammés, les rigueurs des hivers.
      La fumée, à longs flots, ou vapeurs inégales,
      Forme, en s'en échappant, de bizarres spirales,
      Entrons,... Dieu! quels amas et de fer et d'acier !
      Qui pourrait, en valeur, tous les apprécier
      Ces tôles, ces essieux et ces plaques puissantes
      Qui bravent des boulets les forces menaçantes !
      On voit chaque ouvrier attentif, assidu,
      Donner à son travail tout le soin attendu ;
      L'un manie, en jouant, les plus lourdes tenailles,
      L'autre fait manœuvrer de tranchantes cisailles ;
      Et les chefs d'ateliers, habiles à prévoir,
      En ayant l'œil partout, remplissent leur devoir.