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POÉSIE. 274 Heureux qui peut, un jour, sans souci de ses veilles, Contempler à loisir de si rares merveilles ! Son esprit fasciné, séduit par tant d'attraits, Ne pourra, comme nous, les oublier jamais ! Mais, cessons quelque temps, ici, noire revue-. Car la chaleur, les feux m'éblouissent la vue ; Quittons cette fournaise!.. En allant respirer Un air salubre et pur, nous saurons déplorer Le sort de ces mortels, plongés dans les abîmes, Et de leur dévouement trop de fois les victimes. Ils laissent après eux, bien avant leur déclin, Plus d'une femme en deuil, plus d'un fils orphelin !.. Que de pleurs, de sanglots !.. Mais toujours en bons frères, Les autres ouvriers, comprenant leurs misères, Se cotisent ; bientôt de tous les environs Vient se joindre l'obole à l'envoi des patrons. Rendons-nous, j'y eonsens, dans ces halles immenses Où vont nous étonner d'autres magnificences; J'entends grincer la lime et frapper les marteaux ; Quel bruit assourdissant autour de ces étaux ! Partout des laminoirs, des pilons, des blindages ; Quelles masses de fer près des trains à bandages ! En les faisant rougir jusqu'à la fusion, On leur donne et la forme et la cohésion. - Mais, avançons ; voici les machines perceuses, Elles ne restent pas une minute oiseuses. Quel entrain ! quelle force ! il suffit d'un moment Pour forer une plaque au large entablement. Visitons, pour finir, l'atelier du montage ; C'est là que se polit, se termine l'ouvrage. Que d'essieux, de boulets, de frettes et d'outils ! On voit, de tous côtés, des canons, des fusils ! Hélas ! s'il me fallait décrire ces merveilles, J'y passerais, en vain, et mes jours et m"s veilles -,