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244 NOTICE SUR TRÊVES.
dre des misères de notre temps, comparées aux leurs ?
Vers l'an 1360 ou 1361, seize mille de ces bandits
(appelés Tards-Venus, parce qu'ils furent les dernières
bandes) défirent complètement les troupes du roi renfor-
cées par celles des seigneurs voisins, et commandées par
Jacques de Bourbon, dans la plaine de Brignais et des
Barolles. Après quoi, ils se partagèrent en deux corps,
dont l'un se retira à l'occident, l'autre au midi, avec le
dessein avoué de piller Avignon. Ces bandes dévastatri-
ces, grossissant chaque jour, couvrirent bientôt toutes
nos montagnes du bas Lyonnais ; il y eut alors sans doute
quelques combats partiels dans la vallée du Gier (1), de-
puis Rive-de-Gier jusqu'à Givors qu'ils forcèrent ; ils
allèrent assiéger Condiïeu, qui les repoussa, puis ils des-
cendirent le Rhône.
L'origine de ces ossements brisés vient-elle de l'une de
(1) Dans un vieux bouquin en partie déchiré, où le nom de l'au-
teur avait disparu, nous avons pu lire encore, dans notre jeunesse,
dans les feuillets restés intacts, quelques fragments sur cette époque
présumée : « Qu'une bataille avait été livrée dans cette vallée ; que
« les paysans faisaient rouler sur leur ennemi les pierres délachées
« des collines ; qu'ils les assommaient à coups de cailloux roulés, lan-
« ces de leurs flancs au fond de la vallée couverte de têtes d'hommes,
« de femmes et d'enfants. »
Dans notre commune, sur le tunnel de France, se voit une longue
et large pointe de rocher, coupant la vallée aux trois quarts, et cou-
verte encore de cailloux réunis au milieu sur presque toute sa lon-
gueur, où croissent quelques chênes rabougris.
C'était probablement un lieu de défense à une époque reculée,
puisqu'on y découvre encore quelques traces de murailles à pierres
sèches, épaisses de 1 m. 80. c. et de la forme singulière d'une sorte
de tour ronde, d'un mur prolongé, à l'extrémité duquel était une tour
en forme d'U.
A d'autres de découvrir et leur origine et leur destination en ce lieu.