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WOTICE SUR TSÈVJÎS. 241 chemin par les montagnes du Lyonnais; Mandeîot le fit harceler par soixante-et-dix hommes, et marcha ensuite à sa poursuite avec le gros de ses troupes. On se touchait de si près que l'avant et l'arrière-garde des deux armées se tuaient toujours quelques hommes dans de fréquentes rencontres. Les fugitifs abandonnaient de temps à autre des bagages et des chevaux percés à coups d'épée, pour faire perdre du temps à leur ennemi, et gagner du che- min à travers monts, vallées, passages étroits et diffi- ciles. Ainsi fut remplie la journée du 8 , qui permit encore aux fugitifs de gagner le village de Duerne, où ils passèrent la nuit, pour en repartir à l'aube matinale, toujours serrés de près par les catholiques, ayant Man- deîot à leur tête. Ils se dirigèrent vers Riverie, et de là atteignirent le pont Percey, où aboutissait le chemin de Riverie à Trêves. Ils n'y arrivèrent que demi-heure avant les catholiques. Ils le passèrent donc sans être inquiétés. Mais quand il fallut faire traverser les bagages, l'ar- rière-garde se trouva en présence de cent arquebusiers catholiques. Cependant il fallait à tout prix forcer le passage. St-Auban tomba hardiment sur eux et les défit après quelques pertes insignifiantes de part et d'autre, et ils purent continuer leur route au sortir de cette grande fondrière que le Gier, gonflé par les pluies de l'automne, formait en cet endroit (1). A peine avaient-ils atteint le sommet de la colline ardue que couronne le village de Trêves, qu'ils aperçu- (1) Nous ajoutons à ce récit de Jacques Page, historien de cette retraite, qu'au sortir de ce passage du pont, il existait deux routes, l'une qui monte encore droit au village, l'autre, qui a disparu en partie, et qui contournait leflancde la coiline à l'endroit où ont été trouvés les ossements dont nous avons parlé plus haut. Faut-il les at- tribuer à ce fait? quelle route ont-ils prise? là dessus l'histoire se tait.