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242                 NOTICE SUR TBÈVES.

rent, à l'horizon du versant opposé de Tartaras, le beau
front de cavalerie et d'infanterie de Mandelot qui s'avan-
çait. Le jour baissait ; la distance était assez grande pour
ne pas concevoir de trop vives craintes.
   Enfin arriva le moment fatal ; à deux heures de là,
dans la commune de Chuyer, en Lyonnais, les deux ar-
mées n'étant séparées que de mille pas, le combat devint
imminent. Châtillon, arrivé dans la petite plaine de
Métrieux, trouva le terrain propice ; la route contournait
une colline derrière laquelle il cachait son armée rangée
en bataille. Mandelot, qui le croyait toujours battant en
retraite, fait presser le pas à son armée, qui est massa-
crée, non sans résistance delà cavalerie, à mesure qu'elle
 débouche. L'infanterie, acculée près d'un bois, pouvait
 facilement envelopper l'ennemi et prendre ainsi sa re-
 vanche ; mais l'audace sans bornes des religionnaires qui
 se voyaient perdus les poussa hardiment sur le feu de son
 arquebusade, rompit sa ligne et la mit en déroute com-
plète.
    Mandelot et ses officiers, après avoir vaillamment dé-
 fendu le c@rps principal, essayèrent de rallier les fuyards
 et de les ramener au combat ; mais ce fut en vain : Ja
 fuite devint générale, et Mandelot abandonné se retira
 tristement à Condrieu, suivi de quelques gentilshommes,
 notamment de Buatier, seigneur de Monjoly, qui, tout
blessé qu'il était à la tête d'un coup d'épée, ne voulut
jamais abandonner son général.
    Ceci se passait la nuit du 9 au 10 décembre 1587 Le
 souvenir de cette retraite et de cette bataille nous a été
 conservé par plusieurs historiens : Jacques Pape, Davila,
 Ruby et le père Saint-Aubin.
    Campèrent-ils un instant dans la plaine du Fautre? y
 eut-il une escarmouche ? l'historien protestant ne le dit