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240 NOTICE SDR TREVES. s'opérer la jonction de ces trois corps d'armées, mais qui n'eut pas lieu pour leur malheur. Le duc de Guise ayant surpris et battu quelques-uns de ,ces corps en plusieurs rencontres (26 octobre), ils se débandèrent. La plupart se retirèrent de la lutte ; les maladies, le manque de vivres, les armes des paysans contre les fuyards et les retardataires vinrent chaque jour décimer le nombre de ces dévastateurs. Pour dernier désastre, le duc de Guise les défit entiè- rement à Anneau, près de Chartres (25 novembre). Les Allemands et les Suisses, après soumission, se retirèrent dans leur pays, sous la protection d'un sauf-conduit; mais la plupart périrent en route de misère. Au contraire, les protestants français que commandait CMtillon, réduits à trois cents, tous vaillants guerriers, ne se soumirent point; ils aimèrent mieux se frayer une retraite à travers les montagnes du Morvan, du Maçonnais, du Beaujolais, de la Loire et du Lyonnais, pour de là gagner le Viva- rais, couvert alors d'une épaisse neige, cette province étant la plus rapprochée de leur pays, la plus éloignée des grands centres de population, presque toute entière au pouvoir des réformés, et où les attendait, à bras ou- verts, Chambaud, avec 1,500 arquebusiers.. Dans ces conjectures, le roi envoya l'ordre à Man- delot, gouverneur de Lyon, de s'opposer de toutes ses forces à la retraite des huguenots, mais sans lui fournir ni soldats ni argent. Néanmoins, pour lui obéir,Mandelot fit appel aux volontaires de la province, et réunit aux soldats de sa compagnie une petite troupe sans expérience ni courage. Le 8 décembre au matin, il se trouvait devant Feurs, sa troupe rangée en bataille; Châtillon, qui allait tra- verser la Loire, ne s'y attendant pas sans doute, rebroussa