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226 ÉTUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS. server son autonomie, au milieu des mille altérations que faisait subir au langage des habitants des plaines, leur contact journalier avec les habitants des villes , où était plus ostensiblement parlée la langue officielle ou inter- nationale. LA PARABOLE DE L'ENFANT PRODIGUE Un homme avait deux fils ; or voici que le plus jeune de ceux-ci dit à son père : Père, donnez-moi la part du bien qui me revient ; et le père leur partagea le bien. Peu de jours après, le cadet ayant ramassé tout ce qu'il avait, se mit en route pour un pays lointain, où il mangea tout ce qu'il possédait, en menant joyeuse vie. Après qu'il eut tout dissipé, il s'éleva dans ce pays une grande famine, et il commença à endurer. Alors il partit et s'en fut se louer à un habitant du pays, qui l'envoya à sa ferme pour garder les cochons. Il eût bien voulu assouvir sa faim des cosses que les cochons mangeaient, mais personne ne voulait lui en donner. Et, étant rentré en lui-même, il se dit : Combien y-a-t-il chez mon père de serviteurs qui ont du pain à sa- tiété; et moi je suis ici à mourir de faim! Allons, il me faut aller trouver mon père et lui dire : Père, j'ai péché contre le ciel et contre vous, je ne suis plus digne à cette heure d'être nommé votre fils, traitez-moi comme si j'étais l'un de vos serviteurs. Et partant là dessus, il s'en vint vers son père. Et comme il était encore loin de la maison, son père qui le vit, le reconnut; il en eut pitié, et courant au devant de lui, il lui sauta au cou et l'embrassa. Alors son fils lui dit : Père, j'ai péché contre le ciel et contre vous, je ne suis plus digne, à cette heure, d'être nommé votre en- fant, traitez-moi comme l'un de vos serviteurs. Mais le père se retournant vers ses valets leur dit : Allez-moi cher-