Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                   ÉTUDE SUR LE PATOIS lA'OKNALS.                        225

de la traduction en patois de la parabole de l'Enfant prodi-
gue, page biblique intentionnellement choisie par les glos-
sateurs comme reflétant le mieux les expressions simples
et naïves delà vie patriarcale, premier langage de l'homme,
alors qu'il se bornait à exprimer les choses tangibles,
ou se rapportant à la seule satisfaction des besoins
réels. De cette manière, si l'ouvrage dont j'ai parlé plus
haut vient à se rééditer, son auteur, si tant est que mon
humble livre lui tombe entre les mains, aura du moins
une traduction en patois lyonnais à ajouter aux quatre-
vingt-dix-neuf autres qui y sont reproduites.

   De même q u e , pour une composition musicale, on
passe successivement du thème aux variantes, je vais don-
ner d'abord, pour l'intelligence du texte, le français. J'ac-
colerai ensuite le patois au latin ; puis l'italien à l'espa-
gnol, tous deux fils aines du latin ; et je terminerai la sé-
rie décroissante, par le catalan et le basque, têtes de ligne
des patois ou langues cadettes, qui restées casanières au
pays n'ont p u , en raison de ce, obtenir l'honneur d'une
présentation à la Cour. Le basque , gascon ou langue
d'oc (1), se subdivise en une foule de dialectes divers.

   J'ai adopté pour type le patois communément parlé dans
les montagnes des Cévennes, par suite d'un parti pris de
ma part, de considérer l'idiome montagnard comme étant
celui qui, en raison de son isolement, a dû le mieux con-

prèches protestants, où le prêtre récite, en les paraphrasant avec onction,
les prières publiques, que les assistants répètent mentalement avec lui,
d'où le mot prœdicare [pree, devant, et dicare, dire, réciter devant le
peuple) ; prières, promesses votives, engagement solennel, plis à la face
de Dieu ; d'où le mot monumental, dicavit, pris dans le sens de votavit.
  (1) Basques, pays de France en Gascogne. . . Les Gascons, Gascoos, en
latin VASCONES, sont appelés tantôtGASCONI et BASCO ou BASCLOM. Dans les
actes du concile de Latran, ils sont désignés sous le nom de Basculos.
                                     Dictionnaire de Morcri, 1788.