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KTUDE SUR LES TABLES CLAUMENNES. 201 avait obligée à prendre pour époux Demarathe de Co- rinthe, Tarquin se voyait repoussé, dans sa patrie, de la carrière des honneurs par la souillure de son sang ; il alla à Rome et en devint roi. Fils de la captive Ocrésia, si nous en croyons les nôtres, Servius Tullius prit place sur le trône entre ce prince et son fils, ou son petit-fils, car les auteurs varient sur ce point. Si nous suivons les Toscans, il fut le compagnon de Cselius Vibenna, dont il partagea toujours le sort. Chassé par les vicissitudes de la fortune avec les restes de l'armée de Cselius, Servius sortit de l'Etrurie et vint occuper le mont Mastarna doïït il changea le nom toscan, comme je l'ai dit, en celui de Cselius, son chef, et il obtint la royauté pour le plus grand bien de la république. Ensuite, les mœurs de Tar- quin et de ses fils les ayant rendus odieux à tous, le gou- vernement monarchique lassa les esprits, et l'administra- tion de la république passa à des consuls, magistrats annuels. Rappellerai-je maintenant la dictature, supé- rieure en pouvoir à la dignité consulaire, et à laquelle nos ancêtres avaient recours dans les circonstances difficiles qu'amenaient nos troubles civils ou des guerres dangereu- ses, ou las tribuns plébéiens, institués pour défendre les intérêts du peuple ? Passé des consuls aux décemvirs, le pouvoir, lorsqu'il fut ôté au décemvirat, ne revint-il pas aux consuls ? La puissance consulaire ne fut-elle pas ensuite transmise tantôt à six, tantôt à huit tribuns militaires ? Dirai-je les honneurs , non-seulement du commandement, mais encore du sacerdoce, communiqués plus tard au peuple ? Si je racontais les guerres entre- prises par nos ancêtres et qui nous ont faits ce que nous sommes, je craindrais de paraître trop orgueilleux et de tirer vanité de la gloire de notre empire, étendu jusqu'au- delà de l'Océan ; mais je reviendrai de préférence à cette