page suivante »
194 ÉTUDE SUR LES TABLES CLAUMENNES. il était né , le jour même de la consécration du célèbre autel de Rome et d'Auguste. Les habitants de Lyon ne se trompèrent point sur les intentions bienveillantes de leur impérial compatriote, puisqu'ils en suspendirent le témoignage d'airain dans un lieu de réunions solennelles. La reconnaissance des Lugdunenses n'expliquerait pas seule pourtant la présence des Tables dans leurs murs. Elles y figuraient probablement à leur rang, dans une série d'actes du même genre, perdue aujourd'hui, et appartenant soit à l'une des Trois Gaules représentées à l'autel de Rome et d'Auguste, soit à elles trois ensemble. Claude a été jugé sévèrement par les anciens comme par les modernes. Négligé dans son enfance par sa mère Antonia et par l'impératrice Livie, dédaigné par Auguste, il traversa sans être remarqué le règne de Tibère, sans être molesté celui de Caligula. Son extérieur manquait d'agrément, son esprit de vivacité. A ces défauts, se joi- gnaient des goûts et des habitudes vulgaires contractées dans l'isolement. Faibles timide, embarrassé, parfois bi- zarre, les beaux viveurs de Rome,ceux qui dévoraient dans un dîner de riches patrimoines, lui reprochaient encore son intempérance. Et cependant, ce prince si décrié pour ses inclinations, pour ses vices, pour son ineptie, sut, dans sa jeunesse abandonnée, acquérir assez de connais- sance pour composer plusieurs livres d'une histoire de Rome, rédiger un éloge de Cicéron, enrichir la langue maternelle de trois nouveaux caractères (1) ; mériter (1) C'étaient Yû, ou Yu prononcé à la française, puis, un caractère équivalent au ^ grec ; le troisième est controversé. — Le fait que les bronzes tabulaires du musée de Lyon n'offrent aucun spécimen des trois caractères ajoutés par Claude à l'alphabet latin, est considérable au point de vue de l'histoire lyonnaise ; il reporterait la fonte et Fin-