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               ÉTUDE SUR LES TABLES CLAUDIBNNES.                      198

comme écrivain les louanges du sévère Tacite lui-même (1),
comme grammairien et littérateur, les éloges des princi-
paux philologues de la France et de l'Allemagne (2).
   « Il faut, dit Chateaubriand, rendre cette justice à
« Claude , la couronne l'atteignit malgré lui. Caché der-
« rière une porte, pendant le tumulte qui suivit l'assas-
« sinat de Caius, un soldat le découvrit et le salua empe-
« reur. Claude, consterné, ne demandait que la vie ; on
« y ajoutait l'empire, et il pleurait du présent (3). »
   Claude, témoin innocent de la fin du règne d'Auguste,
spectateur épouvanté des règnes de Tibère et de Caligula,
ne connaissait du gouvernement romain que des scéléra-
tesses et des souillures. Son inexpérience l'effrayait, non
moins que la vigueur qu'il fallait déployer. Il recula de-
vant le fardeau dont on voulait le charger, et cette hési-

slallation des Tables à une date postérieure au règne du second fils de
Drusus. Quœ usui, dit Tacite, imperitante eo,-postobliteratœ ; adspi-
eiuntwr eliam rmnc in Å“re publicandis plebiscitis par fora ac templa
fixo (Annal, xi, 140). « Elles furent en usage sous son règne, et aban-
« données aussitôt après. On les voit encore dans les sénatus-consultes
« de ce temps sur les tables d'airain qu'on suspend, pour le peuple,
« dans les places publiques et dans les temples. » (Trad. de D. Ni-
sard.)
   (1) Monfalcon, Monog. de la Table de Claude, p, 28.— Les historiens
ont loué surtout le zèle de Claude à propager l'idiome officiel de
l'Empire (2). Dion raconte, à ce sujet, l'anecdote suivante : « Un
« Lycien jouissant du droit de citoyen romain, député de la Lycie à
« Rome, n'ayant pas répondu en latin aux demandes de l'empereur,
« le prince lui retira son privilège. Celui-là, dit-il, qui ne sait pas la
« langue de Rome n'est pas citoyen de Rome (LX, 17). »
   Ami., lib. xn, c. 21 et 37.
   (2) Cf.Bailly et Egger, Manuelpowr l'étude des rac. gr- et lat., p. 38 ;
Schleider, Compendium, p. 161; Léo Meyer., Gramm. comp.,1,124, etc.
   (3) Chateaubriand, Discours servant d'introduction à l'histoire de
France, 1" discours.