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             UN CHANT DE TYRTÉE.

11 est beau que le brave assaille aux premiers rangs
Et verse vaillamment son sang pour la patrie.
Mais fuir, mais délaisser une cité chérie ;
Loin de ses vieux foyeis porter ses pas errants ;

Entraîner dans sa fuite un aïeul, une mère,
Une épouse encor jeune et de frêles enfants,
Ces lâchetés nous font des maux par trop cuisants :
Il n'est pas de douleur plus vile et plus amère !

Malheur au dépouillé ! malheur à l'indigent !
On le honnit ; pour lui, nul cœur n'est indulgent.
Fût-il noble, il paraît un opprobre à sa race ;
L'insulte et le malheur déshonorent ses pas,
On lui tourne le front, on lui ferme les bras ;
Cet homme tout entier meurt sans laisser de trace.

    Oh ! combattons avec ardeur
    Pour la cité de nos ancêtres ;
    Pour le berceau des jeunes êtres
    Dont nous adorons la candeur !

Oui, sans la marchander, prodiguons notre vie !
Que l'honneur de mourir soit un sujet d'envie
     Aux cœurs contre les cœurs pressés !
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