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NOTICE SUR TRÊVES. Ht du doigt, au sortir de l'église, celui, bien rare d'entre eux, qui n'avait pas assisté à l'office divin. Ne craignons pas de rougir en regardant nos pères ; leurs temps furent difficiles, mais leurs âmes étaient énergiques. Depuis 1800, quel changement ! Le progrès, la civi- lisation, le confortable se sont rapidement introduits chez eux. S'ils n'ont pas la taille avantageuse de leurs devanciers, ils ont du moins conservé, ce qui est meil- leur encore, leur esprit religieux, leurs mœurs pures ; plus laborieux, mais pas moins économes, ennemis des procès et de la débauche. Leur langage est à peu près celui des hauteurs du Lyonnais. L'air qu'ils respirent étant très-pur il n'est pas rare d'y voir des vieillards d'un âge très-avancé sans infirmités. Ah! c'est qu'au village la vie s'écoule douce et calme. Un tout petit èyênement , heureux on malheureux , mais "qui touche de près, vient-il à se produire, il est commenté outre mesure, enflé comme le ballon-géant de M. Nadar, qui a passé sur leurs têtes le 2 juillet 65 ; mais on n'y fait pas de la politique à perte de vue. La création d'une mairie, d'un chemin, d'une école, d'un clocher, d'une fontaine publique, le résultat des récoltes, sont des événements qui préoccupent plus les esprits qn'ua changement de ministère, qu'un revirement de po- litique. Aussi, tous les dimanches, après la messe, jeunes et vieux prennent-ils connaissance des travaux publics, des événements de la semaine, et des faits agricoles, au Moniteur des Commîmes, surtout à présent que chacun sait lire. On aime les nouvelles, on est content de savoir ce qui se passe au loin, quel drapeau glorieux suivent leurs enfants, ce qui se dit, ce qui se fait dans le monde, les événements actuels ou prochains ; tout le monde aime le progrès honnête, la prospérité commune, et 10