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100 t E PAGE DU BAIÎON DES ADRETS, dames et de gentilshommes débouchait de la rue Saint- Jean et, se déployant sur la place, se dirigeait vers le ci- devant archevêché. À la tête des cavaliers était Blancon monté sur un élégant cheval de parade ; à côié de lui brillaient dans toute leur beauté Marianne de Varennes transformée par !a joie et le bonheur, et cette incompa- rable Louise Labbé qui, après avoir sauv'é son amie, avait voulu l'accompagner chez le duc de Soubise qui les attendait. Près d'eux et couvant sa fille, du regard, chevauchait le comte de Varennes qui, après avoir pleuré ses deux enfants, ne se possédait pas du bonheur de re - trouver celle fille bien-aimée. Uue suite nombreuse les escortait. En voyant le vieux général, Marianne poussa un cri de joie et, s'élançant à bas de son palefroi, courut à lui. Alors, aux yeux de tous, devant son père immobile, devant Blancon troublé mais non jaloux, elle se jeta au cou du baron attendri et le pressa dans ses bras comme la fille la plus aimante ei la plus tendre. — Je vous présente mon père, ajouta-t-elie en rou- gissant, mon père, qui ne me croyait plus de ce monde et qui vous remercie d'avoir sauvé et protégé son en- fant, mon père qui m'a rendu sa tendresse et à qui dé- sormais j'ai voué tout mon amour. • En êtes vous bien sûre, Marianne, dit le baron en — faisant un violent effort ? Voire amour.... votre père... oui, vous le lui devez, et je suis heureux, après tant de dangers, de vous remettre pure et charmante entre ses mains. Mais il est quelqu'un qui viendra bientôt vous y chercher, et si vous en croyez encore ma vieille expé- rience de soldat, si vous écoutez mes conseils de père