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              LE PAGE DU BARON DES ADRETS.            101
 efd'ami, ne dites pas non quand un brave et loyal
capitaine viendra demander votre main à votre père.
    — Je ne suis pas pressée de le quitter, balbutia Ma-
rianne en baissant la tête.
    Le baron sourit et, s'approchant du comte de Varen-
nes qui avait aussi mis pied à terre, il lui serra la main
affectueusement.
    — Je suis encore logé chez M. votre frère, lui dit-il
avec un accent de bonne humeur. Il m'a donné les soins
les plus tendres et les plus dévoués, sans se demander si
j'étais catholique ou huguenot. J'en suis louché et re-
connaissant, mais ce n'est pas chez lui que je puis vous
offrir l'hospitalité. Demain j'aurai repris mon domicile à
Pierre-Scize, venez m'y voir. Mais ne tardez pas trop,
car bientôt vous ne m'y retrouveriez plus.
   — Vous partez encore ? s'écria Marianne.
   — Me voici rétabli, el prêt à reprendre les travaux
de ma charge et de ma destinée.
   — Eh quoi ! à peine hors de danger et vous songez
à nous quitter !
   — Le devoir l'exige, Marianne, et pourtant, Dieu sait
que j'aurais voulu rester quelques jours à Lyon où tant
de liens me retiennent. Mais le duc me donne un com-
mandement pour aller combattre le duc de Nemours
dans le Dauphiné et je ne puis hésiter. Berlhe et Philo-
mène sont auprès de la vicomtesse d'Aubeterre qui se
charge de leur avenir. Que feront-elles, je l'ignore; du
moins je sais qu'elles ne rentreront pas dans la vie des
cloîtres qu'elles avaient quittée avec empressement.Vous,
Marianne , vous avez retrouvé une famille , vous allez
rentrer sous le toit paternel, songez quelquefois au vieux