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LE BOUQUET FATAL, 79 pour la solitude, il ne se refusait pas, dans une certaine mesure, aux jeux et aux plaisirs de ses camarades d'école, sans toutefois descendre jamais jusqu'à la licence. L'indulgence cordiale qu'il témoignait pour les folies de celte ardente jeunesse, lui valait son affection, et quant à son estime, il la possédait sans réserve, telle que l'inspirent les figures sages et correctes dans un milieu un peu débraillé. Mais vers l'époque dont nous parlons, il devint encore plus retiré, et pour mieux fuir un entourage bruyant, il fut se loger dans la paisible rue de Vaugirard, au quatrième étage d'une maison qui dominait le Luxembourg. Du balcon de sa chambre, l'œil embrassait les masses ombreuses du jardin et les parfums qui s'en échappaient venaient à larges effluves emplir les pou- mons du studieux reclus. C'est là qu'il se préparait aux dernières épreuves de son long noviciat et s'acheminait vers le doctorat. IV Or, ii y avait un mois qu'il habitait cette maisan, sans avoir noué aucune relation avec ses voisins, quand, par une froide nuit du mois de septembre, ii fut réveillé en sursaut par les coups violents et redoublés qu'on frappait à la porte de son petit appartement; ii ouvre, une femme éplorée s'élance vers lui en joignant les mains et en s'écriant : « Au secours, monsieur ! de grâce, au secours, » — Que voulez-vous de moi, madame ? — On m'?- dit, que vous étiez médecin. Ma fille se meurt ; venez. — Je vous suis, où allons-nous ? — Sur le carré même, dans l'appartement vis-à -vis le vôtre, Et Remy, à demi vêtu, de suivre cette inconnue et de se précipiter avec elle dans une chambre à coucher d'une élégance sobre et simple, ou, dans un lit à forme basse, semblait agoniser une jeune fille plus blanche que la mousseline de ses rideaux.