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40 DU DROIT ITALIQUE A LYON. frir un don gratuit de 300,000 livres en échange du main- tien de l'exemption de la taille. Vainement aussi fut-il proposé de réduire à 50 bicherées la surface des proprié- tés franches d'impôts. Le ministre, cjui était alors l'abbé Terray , refusa d'admettre toute semblable combinai- son (1). Mais son refus n'avait que la valeur d'une opinion per- sonnelle ; les bourgeois ne cédèrent pas davantage et le débat suivit son cours. La question , portée devant les tribunaux, ne fut vidée d'abord que pour les fonds de pro- duits exploités parles bourgeois eux-mêmes. Un arrêt du Conseil du 5 juin 1772 décida, à cet égard, que les bour- geois de Lyon, qui tiendraient en leurs mains des biens fonds leur appartenant, seraient taxés d'office dans les rôles des tailles par le commissaire départi, dans la pro- portion de leurs exploitations. Cette décision ne satisfit ni les bourgeois de Lyon, ni les habitants. D'une part les cotes d'office permettaient de ménager arbitrairement les bourgeois ; de l'autre ces derniers trouvaient encore cette taxe illégale et contraire à leurs anciennes franchises. Aussi vit-on renaître entre eux un débat qui donna lieu aux solutions les plus contra- dictoires et dont il serait trop long de raconter les péri- péties diverses. Une sentence du tribunal de l'Election des 11 et 18 décembre 1778, confirmée par un arrêt delà Cour des Aides du 3 septembre 1779, trancha enfin le li- tige, en prononçant que les bourgeois de Lyon étaient exempts de la taille personnelle [pour les terres de reve- nus quelconques, cultivées par des fermiers imposés à raison des bénéfices de l'exploitation, mais que les mê- mes bourgeois seraient soumis à la taille dite d'exploita- (1) Archives de la ville de Lyon. AA. 131, BB. 337.