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10 LES BEAUX-ARTS A LYON. et de pieds de chandeliers (1). Jean Maliard fournit aux dames de Saint-Pierre presque toute la ferronnerie qui décore leur palais (2). Ces recueils de dessins d'ornementation ont été nom- breux au dix-septième-siècle (3). Ils eurent malheureuse- ment pour résultat de faire disparaître le cachet d'origi- nalité et de fantaisie si charmant dans les œuvres du seizième siècle. Les arts appliqués à l'industrie suivaient le goût du jour ; et, il faut bien le dire, ils ne se préoccu- paient plus de la destination des œuvres produites en ce sens que des types uniformes servaient aux objets du culte comme aux objets du mobilier privé. (4) Cette observa- tion se vérifie principalement dans les productions de l'or- fèvrerie, qui fut, à cette époque où tant d'églises étaient construites, appelée à créer un mobilier religieux. L'or- fèvrerie comme tous les arts qui se groupent autour de la sculpture subit l'influence de l'architecture nouvelle : et on ne saurait s'en étonner car les modèles et les motifs dont on s'inspirait étaient fournis par les architectes, aussi bien que par les dessinateurs ornemanistes. Les or- (1) Voir le carton spécialement consacré à Maliard, au musée in- dustriel du palais de la Bourse. (2) Revue du Lyonnais, décembre 1869, p 477., (3) Florent Leeomte a indiqué les noms des artistes qui s'étaient spé- cialement occupés de chaque genre : des sujets de ballets, des sujets de comédie, des vases, des ornements et des grotesques, des orne- ments d'architecture, des motifs d'orfèvrerie, de serrurerie, de bro- derie, etc. Cabinet des singularités d'architecture, de sculpture, pein- ture et gravure, III, 129. (4) Un recueil de dessins pour candélabres fait par Loire, célèbre orfèvre parisien du 17* siècle, porte cette légende au bas des gravu- res : « Nouveaux dessins de guéridon, dont les pieds sont propres pour des croix, chandeliers, chenets et autres ouvrages d'orfèvrerie et de sculpture. »