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Rhône, mon noble fleuve, où le soleil se mire,
Jaloux de ta grandeur, orgueilleux de tes eaux,
Tu passes triomphant, et les sons de ma lyre,
Semblables à la voix du vent dans les roseaux,
Viennent timidement célébrer ta puissance,
Ta fraîcheur, ta beauté, ton cours rapide et sûr ;
Valence s'embellit de ta magnificence.
Oh ! tu sais te draper dans ton manteau d'azur !

La Suisse te voit naître, et si petit, si frêle,
Que tu n'es qu'un léger, qu'un argentin ruisseau ;
Un aigle pourrait bien te couvrir de son aile ;
Le cèdre, à saBnaissance, est un pâle arbrisseau, —
Mais soudain, tu grandis, tu grandis, tu bouillonnes.
Disant : — Je veux montrer à tous que je suis fort :
Je me sens de la vie ! — Et joyeux, tu rayonnes,
Laissant passer les rois, les siècles et la mort.

Tu bondis, écumant, vers notre chère France,
Etalant ta fougueuse et superbe beauté,
Tu semblés murmurer les grands mots d'espérance,
De courageuse ardeur, de mâle liberté !
Aussi, pour ton théâtre, il fallait notre terre,
Sol où l'on voit fleurir l'héroïsme et l'amour,
Berceau des vieux Gaulois armés du cimeterre,
La France î que chantait plus d'un gai troubadour.