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6 POÉSIE. Laisse-moi m'arrèter dans Ion Lyon splcndide, Ta belle capitale et mon second pays, Sur lequel l'étranger attache un œil avide, Admirant son éclat et le tien réunis ; Vous vous aimez d'amour, grand fleuve et grande ville, Vous vous aimez ! le ciel sourit à votre hymen, Oh ! jouissez toujours de ce bonheur tranquille, De votre riche gloire et d'un heureux demain ! Lyon, je te salue avec reconnaissance ! Tes poêles ont fait un bienveillant accueil A mon luth dauphinois, j'en garde souvenance ! — Beau fleuve, en les nommant, tu tressailles d'orgueil ! Puis, doucement bercé par la pure harmonie De leur charmante lyre, on te revoit toujours Etincelant des feux de leur brillant génie, Et, pour les écouter, tu ralentis ton cours. — Faudrait-il oublier ta gentille compagne Te donnant l'accolade et mourant dans tes bras, La Saône aux bords fleuris, où la verte campagne Semble, bien mieux qu'ailleurs, prendre ses frais ébats ! Généreuse, elle vient t'enrichir de son onde, Et son dernier baiser est un legs gracieux ; Douce rivière, meurs ! ta tendresse profonde Apporte plus de force au Rhône impérieux ! Il avance toujours ! il avance, il avance ! Voici le Dauphiné ! Vienne, Ponsard, salut ! Sur ton fleuve adoré l'air bleu qui se balance, Poète, redira les accents de ton luth ! Tes beaux yeux ont pu voir ce jour, ce jour suprême Où ta ville a reçu le plus grand de ses fils, Et,ce bronze récent dit que le pays t'aime, Car il a confondu tes lâches ennemis ! —