Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                                — 64 —
 de devenir consul, est probablement mort avant Domitien (96), et son fils,
 L. Annius..., qu'il a associé à ses donations commémorativesT, l'avait sans
 doute précédé dans la tombe. Au contraire, L. Annius Longus, cflarissi-
mus) v(ir), père d'un c(larissimus) p(uer) et mari d'une c(larissima)
f(emina), n'a pu faire graver le fragment C. /. L., XII, 5804 avant le princi-
pat d'Hadrien, sous lequel ces diverses abréviations c. v., c. p., c. f. com-
 mencent d'apparaître en épigraphie, et a vécu, selon toute vraisemblance,
 soit dans le dernier tiers du second siècle, soit au 111e siècle, périodes où
 s'est généralisé l'emploi de ces sigles 3.
       Qu'est-ce à dire, sinon que la gens Annia, profondément enracinée au
 terroir arlésien, a continué d'y faire souche pendant toute la durée de l'Em-
 pire, et que la Camargue des temps modernes, après la Camarica du moyen
 âge, se relie, en vertu d'une tradition ininterrompue, des Flaviens aux Sévè-
 res, et des Sévères à Théodose, par Bassus au temps de Symmaque, par
 Longus au 111e siècle, jusqu'au Camars du Ier siècle — et se rattache aux
 domaines que ces Annii successifs n'ont point cessé de posséder au pays
 d'Arles et dont le souvenir s'est, grâce à elle, perpétué jusqu'à nous.

                      III. PAULINE L'ARLËSIENNE
      Quoi qu'on pense de la discussion qui précède, c'est un fait qu'avec
A. Annius Camars, Arles a fourni un préteur à l'Empire. Mais Camars s'est
arrêté à la préture ; il n'a jamais revêtu les ornements consulaires 3 et il
apparaît isolé dans sa grandeur relative au milieu de ses obscurs concito-
yens. Dans l'armée, nous ne voyons pas non plus les hommes d'Arles dé-
passer le grade de centurion 4 ; et s'il est vrai que leur patrie « participa
brillamment, au 11e siècle de notre ère, au renouveau intellectuel qui se
manifeste à cette époque » 5, M. L. A. Constans n'a toutefois revendiqué
pour elle que la naissance du sophiste Favorinus qui finit, avec ses bavar-
dages, par lasser la patience d'Hadrien 6 et dont la trouble réputation d'eu-
nuque 7 et d'adultère 8 secondait mal, on en conviendra, les prédications
    1.      CI.L.,XII,670,1.7etsuiv.
    a. Hirschfeld, Kleine Schriften; Berlin, 1913, p. 650.
    3. C , p. 92.
    4. C , p. 88-98.
    5. C , p. 92.
    6. Sur les rapports de Favorinus et d'Hadrien, cf. Hist. Aug., I, 15, 12 ; 16,10 ; et Philostrate, V. S.,
1,8,1-2.
    7. Scriptores Physiogn., 1,160,10 : ennuchus qui tamem non castratus est, sed sine testiculis natus.
    8. [Dio Chrys.], Or., XXXVII, 33.