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                       er
au consulat le I janvier 414. Mais, avant la fin de cette année, il était de
retour à Arles, avec la mission de déloger de Narbonne les Goths qui s'y
étaient établis. En 415, il se fait livrer leur ancien allié, l'usurpateur
Priscus Attale l, et réussit à les refouler au sud des Pyrénées 3. Ces succès
lui valurent un second consulat qu'il reçut le I er janvier 417, puis, peu après,
le titre de patrice et la main de Placidie, sœur d'Honorius, et il est désor-
mais qualifié par le prince, de parens patriciusque noster 3. En 418-419,
il reparaissait sur le Rhône, entamait des pourparlers avec les Goths
d'Espagne, et concluait avec leur roi, Wallia, une convention aux termes
de laquelle ils étaient autorisés à repasser les Pyrénées, à la seule condition
de ne point sortir des limites, quelque peu étendues, de l'Aquitaine seconde :
Constantius patricius pacem firmat cum Wallia, data ei ad inhabitandum
secunda Aquitanica et quihusdam civitatibus confinium provinciarum 4. Cette
paix que nous pouvons, sans grande chance d'erreur, appeler la paix d'Ar-
les, circonscrivait habilement la part du feu et assurait, par un sacrifice
limité, la tranquillité des autres provinces. En témoignage de gratitude,
Honorius conférait au négociateur un troisième consulat, le I er janvier 420,
et, un an plus tard, partageait officiellement avec lui cette dignité impériale
dont Constance III venait, depuis plusieurs mois, d'exercer en fait les pré-
rogatives 5.
      Le nouvel Auguste, dans le peu de temps qui lui reste à vivre, ne rési-
dera plus à Arles. Mais le général victorieux de 411, le vice-empereur de
418 y avait remporté les plus beaux succès de sa carrière. Il l'avait reprise à
Constantin III ; il y avait fixé, avec une invariable prédilection, son quartier
général dans ses campagnes successives contre Iovinus, Attale et les
Goths. Il devait s'attacher à elle pour tout ce qu'elle lui avait procuré de
satisfactions et d'honneurs, ; et de fait, il l'a comblée de bienfaits dont la
mémoire n'est pas effacée 6.

    1. Realencyclopddie Pauly- Wissowa, s. v° Altalus, II, c. 2179.
    3. Orose, VII, 43,1.
    3. Constitutio du 17 avril 418 (ap. Dora Bouquet, I, p. 767).
    4. Chronica minora, a. 419,1, p. 469.
    5. Sozomène, IX, 15.
    6. Cf. L. Duchesne, la Primatie d'Arles, loc. cit., p. 169: « Le patrice Constance, le vainqueur d'Arles,
devenu le protecteur et comme le père de cette cité conquise par ses armes ou sa diplomatie ».