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366            LYON ET LA GUERRE DE COUHSE

reconnu comme injuste et contraire au droit des gens sur
 le continent, soit autorisé et pratiqué sur les mers ?
    Il m'a paru intéressant de rechercher dans quelle mesure,
 les capitaux lyonnais s'étaient associés à ces entreprises au
 cours de la grande lutte soutenue par la France contre
 l'Angleterre au milieu du xviùe siècle, lutte restée célèbre
sous le nom de « Guerre de Sept-Ans».
    La défaite de l'amiral Bing par l'amiral de la Galisson-
nière, dans la Méditerrannée ; la prise de Port-Mahon et la
conquête de l'île Minorque par le duc de Richelieu, de
nombreux succès obtenus au Canada signalèrent cette
période heureuse pour la marine française.
    Aux victoires remportées par nos escadres vinrent s'ajou-
ter les prises considérables réalisées par les corsaires sortis
de nos principaux ports de la Méditerranée et de l'Océan :
Marseille, Bayonne, la Rochelle, le Havre, Brest, Boulo-
gne, Dunkerque, Saint-Malo, etc., etc.
    Une véritable fièvre de lucre et d'agiotage régnait dans
les principales villes de France et Lyon était incontestable-
ment l'une de celles où cette fièvre sévissait avec le plus
d'intensité.
    Forte de l'esprit d'initiative de ses habitants, riche de son
commerce, forcée,— en quelque sorte, — d'utiliser les capi-
taux qui, de toutes pans, lui venaient en abondance, notre
ville était naturellement désignée pour s'intéresser à des
entreprises dont les gains étaient le plus souvent consi-
dérables.
    Nos vaillants corsaires trouvaient chez les commerçants
lyonnais des commanditaires hardis et puissants qui leur
avançaient des capitaux énormes représentés par des parts,
ou des actions, dont la valeur augmentait ou diminuait,
suivant que les opérations en cours s'annonçaient plus ou
moins fructueuses.