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 204                     SOCIÉTÉS SAVANTES

^ L'idée de créer un Sanatorium dans la région lyonnaise est due au
docteur Dumarest, qui a proposé de l'établir à Hauteville. Ce projej a
été accueilli avec faveur. Et une Société s'est formée sous la présidence
d'honneur de M. Sabran et la présidence effective de M. Mangini. Ce
Sanatorium sera établi à une altitude de 9S0 mètres, qui est pleine-
ment suffisante. Car pour la cure des malades, un air pur suffit. Et si,
en Suisse, on a créé des stations sur des points plus élevés, c'était pour
éviter l'ombre et l'humidité des valléesj Cette œuvre, dit ltorateur, en
terminant, est à' encourager. Car il né faut pas oublier que 3 0 % des
phtisiques succombent, à défaut d'un air pur.

    Séance du S mars 189S. — Présidence de M. Lafon. — M. le docteur
 Lacassagne continue sa communication sur le crime de Thodure II
 rappelle dans quelles circonstances le squelette de la victime fut
 retrouvé au mois -de mars 1897.3 l'entrée d'un bois. Une circonstance
 à noter était que les ossements et les cartilages du larynx avaient été
 blanchis et préparés, d'une manière parfaite, par les fourmis. Après
 avoir rappelé qu'une certaine dépression du larynx avait permis de
 penser que la victime avait succombé par la strangulation, l'orateur
ajoute que l'application de l'entomologie.à la médecine légale était
récente. -Mais plusieurs savants s'en sont occupés. Le docteur Maignien
notamment estime que la décomposition d'un cadavre subit huit
périodes successives, avec l'intervention d'insectes différents : mouches
diverses,-lépidoptères, coléoptères, sylphas, acariens, etc. Deux savants
s'en sont aussi occupés à Montréal (Canada), en signalant cette parti-
cularité que les coléoptères du Canada différeraient de ceux de France.
   L'orateur cite Ă  cet Ă©gard plusieurs cas, oĂą l'entomologie a servi Ă 
révéler l'existence d'un crime et son auteur. Dans tous les cas, elle est
venue modifier, sur plusieurs points, les idées que l'on avait sur les
modifications subies par les cadavres, après la mort, s— M. Locard fait
observer qu'aux insectes nécrophores,il faut ajouter certains mollusques,
et notammentune espèce de petits escargots, appelés hyalini. Certains
mollusques marins sont aussi carnivores ; l'un deux, appelé Bigornos
parvient à percer la valve de l'huître et à l'aspirer avec sa.trompée.
Mais on ignore si ces mollusques opèrent sur les corps morts. De même,
on n'a retrouvé des coquillages percés que sur le bord de la mer ; il
resterait à connaître si l'on a retrouvé, dans les bas-fonds, des coquil-
lages perforés.