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                     SA VIE hT SES Å’UVRES                       79

« d e sécher les larmes de ceux qui souffrent, pourraient
« dire tout ce que nous perdons par la mort de cet homme
ce de bien. Car, il faut bien le remarquer, sa charité était
« aussi discrète et désintéressée qu'elle était féconde ( i ) .
   De même, quelques jours après, dans une réunion géné-
rale de la Diana, M. le comte de Poncins, président de la
Compagnie, pouvait dire à son tour :
   « Après avoir parlé de l'érudit et du confrère, nous
« sera-t-il permis de dire un mot de l'homme lui-même?
« Qu'on me démente si j'ai tort d'affirmer qu'aucun de
« nous n'a jamais rencontré une âme plus droite, une
« parole plus loyale, un cœur plus généreux. M. de Charpin
«  avait gardé intact l'honneur et la foi de ses pères
«  Après avoir feuilleté des livres dans sa riche bibliothèque,
«  et secoué la poussière de ses intéressantes archives, le
«  vieux gentilhomme, représentant d'une des dernières
«  familles historiques du Forez, descendait de ses tours de
«  Feugerolles.'pour aller frapper à la porte des chaumières.
«  La manière dont il y entrait, celle dont il y était reçu,
«  prouve que, malgré les préjugés et les passions, il existe
«  encore, entre la vraie noblesse et le vrai peuple, un lien
«  difficile à briser (2). » „
   Oui, voilà bien le comte de Charpin, toujours bon et
généreux, mais toujours modeste et plein de réserve, même
en faisant le bien. Personne n'a, plus que lui, fui le bruit et
l'éclat. Mais personne aussi n'aura inspiré plus de recon-
naissance et de respect, et laissé un nom plus honoré. Le
caractère que présentèrent ses funérailles suffit pour nous


  (1) Mémorial de la Loire, du 13 mars 1894.
  (2) Assemblée générale de la Diana, du 14 mai 1894 {Bulletin de la-
Diana, t. VII, p. 310.