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                  POÉSIE                467
Viens, allons, laisse là ton lime;
        Tout enivre,
Et, comme l'an dernier, je veux
Parcourir les monts et la plaine,
        Perdre haleine
Dans cet entraînement joyeux.

Mais quoi ! tu demeures tranquille,
        Immobile ;
Ne te souviens-lu'lplus, ma sœur,
De notre joie immense et folk,
        Doux symbole
De notre jeunesse en sa fleur ?

Que celle qui ni aime me suive !... —
       Mais, pensive,
La sœur restait là    Puis alors,
D'une voix lente et solennelle :
       — Va, dit-elle,
Semer ton entrain au dehors !

Va, chère enfant, moi je demeure,
       Et mon heure
De bruyante gaîté n'est plus ;
Un an qui passe, va, nous change ;
       C'est étrange,
En moi tout est trouble et confus.

Je 'sens je ne sais quelle ivresse
         De tristesse
M'étreindre en voyant tout verdir ;
Je reste comme ensevelie,
         Et déplie
Les feuillets de mon avenir.