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                     LES ALFS DANS LE NORD                        227
Pallas et de sa rivale ces alfes fileuses joignent ainsi la bonté
du caractère.
   On les dit particulièrement animées d'un grand sentiment
de bienveillance à l'égard des personnes de leur sexe, habi-
tantes de ce monde sublunaire. Elles protègent entre toutes
les jeunes filles laborieuses; bien mieux, elles se plaisent à
les récompenser, soit en les comblant à propos de grands et
de petits bonheurs, soit en les rendant, au moment souhaité,
 agréables à de charmants et riches voisins qui les font
rêver d'hyménée, voire à des fils de rois, à des héritiers de
ducs opulents. Je puis citer en preuve de cette bonne
volonté matrimoniale une aventure arrivée en Allemagne
vers le commencement du siècle dernier. Une alfe étant
intervenue aux couches d'une pauvre villageoise, fileuse de
son métier, doua d'une façon magnifique l'enfant que celle-
ci mit au monde. Non contente de cet acte de volontaire
munificence, la bonne alfe veilla sur le petit paysan avec
une sollicitude maternelle, et fit si bien qu'elle lui fit épou-
ser la fille d'un roi, énamourée à point et belle à charmer
les anges (1).
   De cet esprit de générosité s'inspire encore dame Hollé,
génie féminin de la race des alfes fileuses, à laquelle l'ima-
gination du peuple allemand prête les pouvoirs de la parque
et les facultés de l'ondine. Fileuse intrépide, dame Hollé
prend en affection les fillettes dont le fuseau ne reste pas


sur les bords du Cher, c'est dans une cave large et profonde, au milieu
des carrières célèbres de cette commune, que se tient la joyeuse et tra-
ditionnelle réunion. La température de ces étables, « de ces salons de
roc, vaut alors pour le moins un calorifère. » (Dupré, Le Cher et ses rives,
5 et 6.)
   (1) Afzélius, Volkssagen und Volkslieder ans Sclnuedens, etc., t. I,
p. 341. — A. Maury, ouv. cit., 79.