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EXCUR IONS ET VOYAGES 35
nom la manche de Coligny, acquirent le château de la Cueille
et en firent hommage aux sires de Thoire et Villars, mais
ils ne le gardèrent que peu d'années, et, à la fin du xiuc siè-
cle, ils le cédèrent à Humbert de Luyrieux, de cette famille
chevaleresque des Luyrieux qui avait dans ses armoiries cette
devise si connue : Belle sans blasme. De 1299 Ã 1500, les
Luyrieux possédèrent la Cueille, en y exerçant toute justice.
Un mariage les ayant rendus maîtres d'Arinthod, Dramelay,
Olopherne, Ã la citadelle imprenable sur les bords de l'Ain,
Montcroissant sur la frontière de la Franche-Comté, et Ver-
dun-sur-Saône en Bourgogne, la maison de Luyrieux, qui
déjà possédait Morestel en Dauphiné, [devint des plus puis-
santes et des plus redoutables. On était au moment le plus
terrible des guerres féodales, et nos seigneurs y prirent
part avec fureur. Au mois d'avril 1478, les Francs Comtois,
toujours en armes, s'emparèrent par surprise de la ville de
Beaune en Bourgogne, la pillèrent, la saccagèrent, et ne se
retirèrent qu'avec un énorme butin. Un de leurs princi-
paux chefs, un de ceux qui conduisaient leurs bandes dé-
vastatrices était le seigneur de la Cueille, Humbert de
Luyrieux. Cette expédition fut suivie des plus terribles re-
présailles, des plus grands malheurs.
Humbert n'avait qu'une fille, Philippe-Françoise, dame
de la Cueille. Celle-ci apporta en dot les vastes domaines
paternels à son mari, François Maréchal, baron de Mexi-
mieux, grand chancelier de Savoie. Isabeau, leur unique
enfant, épousa Charles de la Chambre, et la Cueille, entrée
ainsi dans cette noble famille savoisienne, y resta jusqu'au
milieu du xvne siècle que, par suite des guerres et des mal-
heurs du temps, elle fut acquise judiciairement par Mel-
chior de la Poype, baron de Saint-Julien. Mais alors, il n'y
avait plus de châteaux forts en Bugey. Les soldats d'Henri
IV avaient tout détruit et n'avaient laissé que des ruines.