Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                  LA STATUE D'OYONNAX                   l8l

tre personnage. Ce que M. Rouyer prenait pour des carac-
tères, n'était, d'après M. Millin, que des égratignures
modernes. Ne serait-ce pas plutôt un simple ornement, un
dessin de fantaisie destiné à embellir cette arme défensive
de notre guerrier?
   M. Sirand qui ne voulait pas voir ici un Ulysse, et nous
pensons qu'il avait raison, veut résolument que notre sta-
tuette soit un dieu Mars, et il part de là pour entamer une
dissertation sur le Mars ségomon des Gaulois, en ajoutant
que la beauté des formes de notre guerrier n'exclut point
une origine gauloise ; d'habiles ouvriers romains habitant
les Gaules depuis la conquête de César.
   On a cru, l'avis peut être bon, reconnaître un Dioscure ;
nous ne citerons qu'en passant l'opinion de ceux qui veu-
lent faire un Mercure de notre personnage, car il n'a trace
d'ailes nulle part; puis le casque pesant est celui d'un
homme de combat, non celui d'un messager agile appelé à
traverser rapidement les airs.
   Nous n'y verrons pas davantage un gladiateur, ces hom-
mes étant pour la plupart des esclaves ou des gens déclas-
sés, qui ne pouvaient avoir la noble prestance et la mâle
sérénité de notre héros.
   Notre humble avis serait que nous avons sous les yeux
un Mars, non gaulois, comme le voulait M. Sirand, mais
romain, purement romain d'Italie et ayant un air de pa-
renté indéniable avec celui que décrit le père Montfaucon,
page citée, qui tient dans la main droite un bâton de
commandement et dans la gauche avait dû tenir une arme
tombée.
   Mais, Dioscure, Ulysse, Mars, Mercure ou simple gla-
diateur, notre personnage a soulevé bien d'autres questions
que celles de nom et d'individualité; on lui a demandé
quelle était son origine et sa nationalité ?